Le piège de l’inflation
Je rencontre souvent des gens qui ont acheté une assurance vie permanente à leurs enfants Leur but premier? Ils ne veulent pas qu’ils aient à se préoccuper de s’acheter une assurance vie permanente à l’âge adulte.
Quand on parle de besoin permanent, on parle au minimum de couvrir les dernières dépenses reliées au décès, qui peuvent avoisiner les 10 000 $ en 2023.
Évidemment, nous savons tous que tout coûte toujours de plus en plus cher! C’est notre (cher) ami l’inflation. Nous en avons entendu beaucoup parler dans les derniers mois, mais depuis 1990, c’est la première fois qu’elle est aussi élevée.
En effet, depuis 1991, la Banque du Canada a adopté une stratégie de ciblage ayant pour objectif de maintenir l’inflation entre 1% et 3% avec un idéal de 2%. Elle y arrivait bien jusqu’à tout récemment.
Oublions les derniers mois et supposons que l’inflation se rétablisse à la cible de 2% sur du long terme.
Quel est l’impact de l’inflation sur une décision d’achat d’assurance vie permanente à long terme?
Si un parent achète aujourd’hui une assurance vie de 25 000 $ à son enfant en se disant qu’il est bien couvert et qu’il n’aura jamais besoin de s’en procurer une lui-même, il fait une grave erreur.
Oui, aujourd’hui, c’est plus qu’assez en cas de décès. Par contre, s’il s’agit d’une assurance vie dont le capital demeure toujours à 25 000 $. Il faut calculer le pouvoir d’achat de cette assurance reportée dans le temps.
Supposons que votre grand-père avait 25 000 $ à sa naissance. Il est facile à comprendre qu’il pouvait acheter beaucoup plus de choses qu’aujourd’hui!
Alors avec les calculatrices financières, nous avons la chance de pouvoir calculer rapidement la « perte de pouvoir d’achat » supposant un taux d’inflation choisi.
Donc, si j’ai 25 000 $ en argent aujourd’hui et que je le laisse dans un compte sans faire fructifier ce montant, il demeurera toujours à 25 000 $.
Dans 90 ans, si on considère une inflation de 2%, c’est comme si j’avais seulement 4 206,54 $ dans mon compte.
Pour accéder à la calculatrice financière, suis ce lien : https://calculatrices-financieres.ca/#/inflation-inverse
Si je te disais aujourd’hui, achète une assurance vie de 4 206 $ à ton bébé naissant, qu’en penserais-tu?
C’est loin d’être suffisant pour bien couvrir toutes les dépenses reliées au décès, tu seras d’accord avec moi.
Alors, il faut savoir que le 25 000 $ d’assurance vie permanente choisi pour un enfant est plus qu’assez à court terme, mais à long terme, elle ne suffira pas à couvrir le besoin. Quand nous choisissons une assurance vie permanente, c’est essentiel de penser à long terme et non pas juste à court terme.
Alors qu’est-ce que je devrais faire si je veux offrir une assurance vie permanente en cadeau à mon enfant et que mon objectif est : qu’il n’ait jamais besoin de s’en acheter une?
Option #1
Je choisis une assurance vie avec un plus gros capital. On peut déterminer facilement le capital nécessaire avec une calculatrice financière.
Option #2
Je choisis une assurance vie avec un capital de base aujourd’hui, mais qui grossira dans le temps.
Pour cette option, nous pouvons prendre par exemple un contrat participatif ou un contrat universel et établir une stratégie sur mesure pour faire en sorte que le capital d’assurance augmente en même temps que l’inflation.
Il serait fastidieux d’expliquer les différents produits et stratégies ici, mais ce sera avec plaisir que je vous expliquerai les possibilités lors d’une rencontre d’information.
En conclusion, acheter une assurance vie permanente à nos enfants, c’est un beau cadeau, mais si on en prend une trop petite, ou qui n’augmente pas de valeur avec les années, il faudra quand même que celui-ci en prenne une plus tard!
Ce raisonnement est aussi bon pour toi. Quand viendra le temps de choisir ton assurance vie permanente, il faudra penser à planifier l’inflation pour éviter des déceptions plus tard.
Cas vécu (les noms ont été modifiés)
Quand j’ai commencé à travailler pour iA Groupe financier, j’ai reçu une clientèle qui n’avait plus de conseiller.
Monsieur Bernard, 75 ans, est décédé. J’ai rempli la réclamation avec madame Bernard et j’ai été surprise quand j’ai reçu le chèque d’une somme de 2 300 $.
J’étais abasourdie.
Comment était-ce possible que quelqu’un achète une si petite assurance vie?
J’avais à peine 6 mois d’expérience en tant que conseillère en sécurité financière et, je l’admets, je n’avais pas trop songé à l’effet de l’inflation sur l’assurance vie.
Je suis donc allée rencontrer madame Bernard chez elle. Elle m’a servi une tasse de thé et elle m’a parlé de son conjoint, de leur vie commune, de leurs enfants.
Elle a été maman à la maison toute sa vie. La maison n’avait plus d’hypothèque, mais cette petite assurance vie et le montant de 2 500 $ du gouvernement, c’est tout ce qui lui restait ainsi que le peu d’économie que son conjoint avait encore.
Elle était angoissée et ne savait même pas comment elle allait parvenir à payer les frais au décès.
Elle songeait déjà à devoir vendre la maison pour obtenir des liquidités.
Elle vivait non seulement le deuil de son mari, mais le deuil de devoir laisser aller leur maison familiale où elle avait vu ses enfants grandir.
Puis, je n’ai pas pu m’empêcher… la question est sortie.
Je lui ai demandé pour quelle raison ils avaient pris une si petite assurance vie.
Ça ne faisait aucun sens pour moi!
Là, elle m’a expliqué qu’ils ont acheté cette assurance vie lorsqu’ils se sont mariées à l’âge de 19 ans.
Elle me dit « Tu sais, Christine, à l’époque, c’était vraiment beaucoup 2 300 $. » Et elle rajoute que jamais le conseiller leur a parlé du phénomène de l’inflation.
Quand ils ont réalisé, des années plus tard, que le montant d’assurance était insuffisant, ils étaient rendus beaucoup plus âgés et n’avaient plus la santé qui leur permettait d’augmenter l’assurance vie.
Évite donc de faire la même erreur et protége-toi contre l’inflation!